Repenser l’université, une table ronde à la Faculté des sciences

J’ai organisé, dans le cadre de la série « Repenser l’université » des bulletins SPUQ-Info, une table ronde réunissant des professeures et professeurs de plusieurs départements de la Faculté des sciences le 15 février dernier, au pavillon Président-Kennedy.

Cette table ronde m’a confortée dans l’idée que mes collègues professeures et professeurs dans un des domaines des sciences naturelles ou abstraites conçoivent la mission de professeure, professeur d’université comme moi : nous sommes avant tout celles et ceux qui font reculer les frontières de la connaissance, tout en montrant au monde (nos collègues, nos étudiantes, étudiants, la société québécoise, canadienne, comme internationale) les fruits de nos explorations. Bien entendu poursuivre sa recherche demande un financement, d’avoir des étudiantes, étudiants que l’on forme, mais aussi, avant tout, il faut du temps ! Beaucoup de temps pour contempler cette frontière avant d’en saisir les limites afin de la faire reculer, du temps pour penser à comment explorer cette frontière, du temps pour penser à comment présenter les résultats de notre recherche, que ce soit à des spécialistes ou au grand public. Et c’est ce temps pour penser que nous n’avons plus, ce temps qu’il est si difficile de préserver. Nous avons le plus grand besoin d’un soutien efficace afin de nous aider à se réapproprier notre temps pour penser et ainsi mener à bien notre mission. Un grand nombre de tâche cléricales ont au fil des ans été prises en charge par les professeures, professeurs, suite à l’informatisation des processus et des contacts, tâches n’ayant pas de véritable dimension académique, mais dévoreuses de temps précieux; notre enseignement pourrait être mieux soutenu par des auxiliaires, qui d’ailleurs forment souvent la relève et apprendraient ainsi une partie du métier comme l’artisan apprenait le sien. Il faut dès maintenant nous réapproprier notre temps afin de pouvoir contempler, réfléchir, inventer et transmettre ce que l’on découvre!

Le compte-rendu complet de cette table ronde, que l’on peut trouver aux pages 6 et 7 du numéro de mai 2018 du SPUQ-info,  a été rédigé par Michel Lacroix, professeur au Département d’études littéraires de l’UQAM.